The members of the Institute of International Law are following with dismay the ongoing Russian military operations in Ukraine.
According to its Statutes, the Institute aims to contribute, “within the limits of its competence, either to the maintenance of peace, or to the observance of the laws of war”. Building on a tradition that won it the Nobel Peace Prize in 1904, the Institute sees it as its duty to firmly denounce the aggression for which the Russian Federation is responsible through its massive military intervention in Ukraine.
The Institute of International Law emphasizes that this action:
(1) is contrary to the most fundamental principles of international law, repeatedly reaffirmed and clarified in the resolutions it has adopted in the past, whether it concerns
(a) the prohibition of the use of armed force in international relations, and the territorial integrity of States, both proclaimed by Article 2, paragraph 4, of the Charter of the United Nations (hereinafter the Charter) (Resolutions relating to Present Problems of the Use of Force in International Law, in particular that on the Authorization of the Use of Force by the United Nations of 2011 adopted at the Rhodes session and the Bruges Declaration on the Use of Force of 2003),
(b) the equal rights of peoples and their right to self-determination as a basis for friendly relations among nations in accordance with Article 1, paragraph 2, of the Charter (Resolutions relating to Present Problems of the Use of Force on International Law, in particular that on Military Assistance on Request of 2011 adopted at the Rhodes session); or
(c) non-intervention in the affairs of other States as prohibited by paragraph 7 of Article 2 of the Charter (Resolution on The Protection of Human Rights and the Principle of Non-intervention in Internal Affairs of States of 1989 adopted at the Session of Santiago de Compostela);
(2) cannot find any legal justification, either in the principle of the inherent right of self-defence provided for in Article 51 of the Charter in the absence of an armed attack on the part of Ukraine, or in a Security Council resolution adopted under Chapter VII of the Charter;
(3) is inconsistent with specific commitments made by Russia to Ukraine (Budapest Memorandum on Security Assurances in Connection with Ukraine’s Accession to the Treaty on the Non-Proliferation of Nuclear Weapons of 1994 and the “Minsk Agreements” of 2014 and 2015, unanimously approved by the Security Council in Resolution S/RES/2202) and cannot be justified as lawful “countermeasures”, which must not themselves violate peremptory norms of general international law (jus cogens) in any circumstance.
No argument of a political nature, including security arguments, can serve as a justification to disregard the basic rules of the legal system that the international community has established at the cost of so many sacrifices in the past. Multilateralism, and not recourse to unilateral action, must guide the conduct of States with a view to the maintenance of international peace and security.
The Institute notes that the international responsibility of the Russian Federation is engaged for its serious breach of obligations arising from peremptory norms of international law and that, as such, Russia exposes itself to appropriate measures in accordance with international law and without prejudice to Ukraine's right of self-defence.
The Institute recalls that the ongoing military operations call ipso facto for the application of international humanitarian law, including the rules relating to occupation, as well as all the other rules applicable in times of armed conflict. It recalls also that persons responsible for international crimes as defined by international law may be prosecuted and sentenced in accordance with the law in force.
Faithful to its mission, the Institute remains convinced that, while international law alone cannot prevent the outbreak of violence, it must remain the compass by which States are guided, and it is more than ever determined to strengthen its work to promote "the progress of international law". The Institute adds its voice to that of other actors in the international community, including the learned societies acting in defense of the rule of law, who call for an end to the war in Ukraine and the settlement in good faith of disputes between the States concerned through all appropriate means of peaceful settlement.
Les membres de l’Institut de Droit international suivent avec consternation le déroulement des opérations militaires russes en Ukraine.
Selon ses Statuts, l’Institut a vocation à contribuer, « dans les limites de sa compétence, soit au maintien de la paix, soit à l’observation des lois de la guerre ». S’inscrivant dans la tradition qui lui a valu le prix Nobel de la Paix en 1904, il considère qu’il est de son devoir de dénoncer fermement l’agression dont est responsable la Fédération de Russie par son intervention militaire massive en Ukraine.
L’Institut de Droit international souligne que cette action :
(1) est contraire aux principes les plus fondamentaux du droit international, maintes fois réaffirmés et précisés dans les résolutions qu’il a adoptées dans le passé, qu’il s’agisse
(a) de l’interdiction du recours à la force armée dans les relations internationales, et de l’intégrité territoriale des États, l’un et l’autre proclamés par l’article 2, paragraphe 4, de la Charte des Nations Unies (ci-après la Charte) (résolutions relatives aux Problèmes actuels du recours à la force en droit international, en particulier celle sur L’autorisation du recours à la force par les Nations Unies de 2011 adoptée lors de la session de Rhodes et la Déclaration de Bruges sur le recours à la force de 2003),
(b) de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes fondement des relations amicales entre les nations conformément à l’article 1er, paragraphe 2, de la Charte (résolutions relatives aux Problèmes actuels du recours à la force en droit international, en particulier celle sur L’assistance militaire sollicitée de 2011 adoptée lors de la session de Rhodes) ou
(c) de la non-intervention dans les affaires des autres États que prohibe le paragraphe 7 de l’article 2 de la Charte (résolution portant sur La protection des droits de l’homme et le principe de non-intervention dans les affaires intérieures des États de 1989 adoptée lors de la session de Saint-Jacques-de-Compostelle) ;
(2) ne saurait trouver aucune justification juridique, ni dans le principe du droit naturel de légitime défense prévue à l’article 51 de la Charte en l’absence d’une agression armée de la part de l’Ukraine, ni dans une résolution du Conseil de sécurité adoptée en vertu du chapitre VII de la Charte ;
(3) est incompatible avec les engagements spécifiques pris par la Russie à l’égard de l’Ukraine (Mémorandum de Budapest de 1994 relatif aux garanties de sécurité dans le cadre de l’adhésion de l'Ukraine au Traité sur la nonprolifération des armes nucléaires et « Accords de Minsk » de 2014 et 2015, unanimement approuvés par le Conseil de Sécurité par sa Résolution S/RES/2202) et ne peut être justifiée à titre de « contre-mesures » licites, qui ne doivent en aucune circonstance violer elles-mêmes des normes impératives du droit international général (jus cogens).
Aucun argument de nature politique, y compris des arguments de sécurité, ne peut servir de justification au non-respect des règles de base du système juridique que la communauté internationale a forgées au prix de tant de sacrifices par le passé. Le multilatéralisme, et non le recours à l’action unilatérale, doit guider la conduite des États en vue du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
L’Institut constate que la responsabilité internationale de la Fédération de Russie est engagée pour la violation grave d’obligations découlant de normes impératives du droit international et qu’à ce titre, la Russie s’expose à des mesures appropriées conformément au droit international et sans préjudice du droit de légitime défense de l’Ukraine.
L’Institut rappelle que les opérations militaires en cours appellent ipso factol’application de l’ensemble du droit international humanitaire, y compris les règles relatives à l’occupation, ainsi que toutes les autres règles applicables en temps de conflit armé. Il rappelle également que les personnes responsables de crimes internationaux définis par le droit international sont susceptibles d’être poursuivies et condamnées conformément au droit en vigueur.
Fidèle à sa mission, l’Institut demeure convaincu que, si le droit international ne peut à lui seul empêcher le déferlement de la violence, il doit demeurer la boussole par laquelle les États doivent être guidés, et il est plus que jamais décidé à approfondir son œuvre en vue de favoriser « le progrès du droit international ». Il joint sa voix à celles de toutes les composantes de la communauté internationale, y compris celles des sociétés savantes qui agissent en défense de l’état de droit, qui appellent à la cessation de la guerre en Ukraine et au règlement de bonne foi des différends existant entre les États concernés par tous les moyens de règlement pacifique appropriés.
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